Patrick Mbugua est un spécialiste clinique de Grounds for Health basé au Kenya. Patrick a grandi à Kirinyaga, au Kenya, et a toujours été entouré de café. Lorsqu'il était enfant, ses parents cultivaient du café et aujourd'hui, il possède 300 caféiers. Bien qu'il vende son café de Kirinyaga à une coopérative locale (Kibirigwi Cooperative, pour les curieux!), la carrière de Patrick est axée sur le soutien à la santé des femmes. Avant de rejoindre l'équipe de Grounds for Health, il était infirmier autorisé en santé publique auprès du ministère de la Santé du Kenya, où il coordonnait les services de santé génésique dans le comté de Nyeri. Après avoir pris sa retraite, il a travaillé comme bénévole pour dépister et traiter les femmes atteintes d'un cancer du col de l'utérus, avant de rejoindre l'équipe de Grounds for Health en février 2020.
Café chaud avec un peu de lait chaud.
L'avantage de travailler avec Grounds for Health dans les communautés productrices de café est que nous pouvons travailler avec les femmes de ces communautés pour aider à prévenir le cancer du col de l'utérus. Elles reviennent souvent nous dire que si elles n'avaient pas été dépistées, en particulier dans le cas d'une patiente qui avait une maladie précancéreuse qui a été traitée, elle nous dit « si je n'avais pas été dépistée, je serais peut-être morte aujourd'hui, mais grâce à ce dépistage, je suis en vie. » Dans ces moments-là, on a vraiment le sentiment d'avoir aidé quelqu'un.
Il peut être difficile d'inciter les femmes à se faire dépister. Elles ne veulent pas toujours savoir si elles ont un cancer du col de l'utérus et ne souhaitent donc pas se faire dépister. Cela s'explique en partie par le fait qu'elles ne savent pas toujours que ce cancer peut être traité et que, même si elles découvrent qu'elles en sont atteintes, elles préfèrent ne pas le savoir plus tôt. Une grande partie de notre travail consiste donc à informer les femmes sur le processus de dépistage et le traitement et à les convaincre de se faire dépister.
Une fois que les femmes ont été dépistées, nous leur demandons d'informer les autres qu'elles ont été dépistées, comment le dépistage est effectué et pourquoi il ne faut pas craindre le dépistage. Elles disent à leurs amies que si elles sont dépistées et si elles sont à un stade pré-cancéreux, elles seront traitées et on les empêchera d'atteindre le stade du cancer, et qu'elles ne devraient donc pas craindre de se faire dépister. Par exemple, récemment, cinq femmes se demandaient si elles devaient venir ou non. L'une d'entre elles, courageuse, a dit à ses amies qu'elle irait se faire dépister et qu'elle les tiendrait au courant une fois qu'elle aurait été dépistée. Elle s'est donc fait dépister et a ensuite appelé les autres femmes pour leur expliquer ce qui avait été fait et comment. Par la suite, elles ont également décidé de se faire dépister.
Je peux aider en maintenant les femmes en bonne santé. Les femmes sont les principaux acteurs de l'industrie du café et lorsqu'elles restent en bonne santé, elles peuvent participer pleinement aux activités de production du café.
J'aimerais que davantage de femmes occupent des postes à responsabilité dans l'industrie du café. Il s'agit avant tout d'impliquer les femmes dans la gestion. J'ai constaté que cela commençait à se produire dans certaines usines de café, du moins dans l'une d'entre elles où je sais que la directrice est une femme. À l'heure actuelle, les femmes sont plus nombreuses à occuper des postes de direction qu'à l'époque de nos parents. À l'époque de nos parents, les femmes n'occupaient pas ces postes à responsabilité. On ne voyait que des hommes. Mais aujourd'hui, nous commençons à voir des changements.
Lorsqu'une femme occupe un poste de direction, elle est en mesure d'informer les femmes. Elle est confrontée aux mêmes problèmes qu'elles. Lorsqu'un groupe est informé par une personne du même sexe, les membres du groupe ont tendance à l'écouter, parce qu'elles savent que cette personne a les mêmes besoins qu'elles.
Les clientes nous disent qu'elles ont été aidées, qu'elles sont soignées, qu'elles sont en bonne santé. Les réactions des membres de la communauté, des femmes qui ont été aidées, nous encouragent à poursuivre le service.
Nous sommes reconnaissants à tous ceux qui nous soutiennent, et ce soutien contribue grandement à aider les femmes à vivre longtemps au Kenya.
